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La

Saillie

Voilà, vous avez enfin sauté le pas et choisi votre beau Baudet pour saillir votre ânesse. Le mâle parfait qui correspond exactement à vos critères par rapport à votre ânesse, de tailles adéquates, de caractère recherché, de morphologie parfaite, de la bonne race…

Bref, il ne reste plus qu’à faire saillir votre ânesse pour lancer le conte à rebours.

Cet article sera utile autant pour les propriétaires souhaitant faire saillir leurs ânesses, comme pour les propriétaires de baudet reproducteur (car je rappelle qu’un âne entier est réservé à la reproduction, le mouvement#MonâneJelaimeJelecastre ! vous partagera plusieurs expériences de différentes personnes qui ont fait le choix de castrer leur entier). 

 


Comment les spermatozoïdes sont ils « fabriqué » ? 
 


Les ânes entiers sont des « usines » à spermatozoïde, malgré une fertilité diminuant avec l’âge il ne connaît pas de « ménopause » contrairement à l’ânesse, qui je le rappelle à un nombre limité ovocyte II (ovule avant fécondation) établis lors de son état embryonnaire. Les baudets commencent à produisent des spermatozoïdes à partir de leur puberté (environ 18 – 24 mois) et ce jusqu’à leur mort. 

La spermatogenèse (fabrication des spermatozoïdes) est divisée en 4 étapes et a lieu dans les tubes séminifères des testicules. 

La 1er étape est la multiplication des spermatogonies (cellule souche), elle va se diviser activement pour former un stock de spermatogonies.
Viens ensuite le grossissement des spermatogonies alors appelées spermatocyte I (62 chromosomes chacun), c’est la phase d’accoisement.
Elle est suivie par la phase de méiose, qui débuter avec la 1er division réductionnelle des spermatocytes I qui va donner 2 spermatocytes II (31 chromosomes chacun). Toujours dans la même phase, viens la 2 e division de méiose (division équationnelle) qui va diviser chaque spermatocyte II pour donner deux spermatides identiques (soit aucune perte d’information génétique).
Et pour finir l’étape de transformation des spermatides en spermatozoïdes grâce à la phase de différenciation. 

Toutes ces étapes (de la cellule-souche au spermatozoïde) dures en moyenne 47, 2 jours (contre 49 pour les chevaux).

 


Mais que ce passe t’il dans la tête du baudet ? 
 


Comme pour l’ânesse, le baudet a tout un mécanisme, prénommé « cascade hormonale », partant de la simulation jusqu’à la saillie.

Cette cascade hormonale débute par la stimulation (chaleur de l’ânesse) qui vient agir sur l’hypothalamus (glande endocrine située dans le cerveau, qui crée et libère des hormones) qui va sécréter de l’hormone
GnRH. À son tour, l’hormone GnRH va agir que l’hypophyse (seconde glande endocrine) qui va déclencher la sécrétion des hormones de SFH et LH. L’hormone de SFH va stimuler la spermatogenèse et la production d’Inhibine par la cellule de Sertoli (situé dans les tubes séminifères). L’hormone de LH va elle, stimuler la sécrétion de testostérone par les cellules de Leydig (situé dans les testicules). 

La testostérone va stimuler les glandes annexes (glande qui produise le sperme, lieu de vie des spz), provoqué la maturation des spermatozoïdes, influence sur le C
SII (Caractère Sexuel Secondaire) qui va aboutir à l’instinct sexuel et la migration des spermatozoïdes (soit l’éjaculation). 
Elle va également influencer l’hypothalamus et l’hypophyse pour diminuer la sécrétion des hormones de
GnRH, SFH et LH.

L’inhibine, elle va influencer négativement sur la sécrétion de
SFH, tout cela dans le but, comme la testostérone d’arrêter la fabrication de nouveau spermatozoïde et revenir, après l’éjaculation, à un comportement « normal ». 

 

Mais où faire la saillie ?



Avec un étalonnier professionnel (ou éleveur reconnue) vous avez rarement le choix, la plupart du temps l’ânesse doit se déplacer chez l’étalonnier car son baudet a souvent plusieurs ânesses à faire saillir et devra donc cohabiter avec le reste du troupeau. 

C’est un « choix » souvent dur, car vous devez vous séparer de votre belle ânesse pour une durée de temps plus ou moins longue et également souvent plus coûteux car en plus du prix de la saillie vous devez payer le prix de la pension.

Mais ce choix n’a bien entendu pas que des points négatifs, il vous assure un bon entretien de votre ânesse, l’optimisation de la saillie, une bonne surveillance de la part de l’étalonnier et surtout le dégagement de temps pour votre par.

Avec un particulier, le choix de faire saillir sur le lieu de vie du baudet ou à la maison sont souvent plus « facilement discutables ». À vous de voir avec le propriétaire de l’entier.

Mais attention, faire saillir à la maison peut être un moment de bonheur mais peut également devenir compliquée. Le baudet peut ne pas être respectueux des clôtures, peut être mal éduqué, agressif avec les étrangers, peut avoir du mal à saillir car de nature territorial, l’âne entier attend habituellement que l’ânesse vienne à lui et non l’inverse, sur le territoire d’une ânesse il n’est pas chez lui il lui faudra donc un temps d’adaptation et surtout vous venez prendre la responsabilité d’un âne qui ne vous appartient pas et surtout que vous ne connaissez pas. 

Dans tous les cas, il vous faut en parler avec le propriétaire du baudet et y réfléchir vous-même longuement. Si vous décidez d’accueillir le baudet chez vous, vous devez vous assurer que votre pré est en état pour lui, que les clôtures soient correctes, que la batterie fonctionne, vous devez prendre le temps de lui monter les points d’eau, de nourriture, d’ombre et d’abri. Vous assurez régulièrement qu’il n’a pas d’anomalie… bref, vous devez préparer le terrain.

Si vous déplacez votre ânesse, vous devez toujours vérifier antérieurement le professionnalisme de l’accueillant, les avis externes et la qualité sanitaire du lieu de pension et de saillie. Dans l’idéal, allez visiter les lieux quelques jours avant la réservation de saillie pour « mener » votre petite enquête et vous assurez du bon fonctionnement de l’entreprise (ou du particulier).


 

Réglementation 

 


Nous n’allons pas parler d’article et de loi, mais « d’assurance » pour vous et l’étalonnier. 
Pour une bonne entente, placez vos exigences à l’écrit et mettez-vous d’accord sur les conditions. Pour cela il vous suffit de rédiger un contact en stipulant : 
- les deux parties (étalonnier et propriétaire de l’ânesse), 
- les identifications des deux animaux concernés, 
- le lieu de la saillie et de la pension, 
- les conditions sanitaires (vaccination, dépistage de MST, l’état correct des deux animaux et le lieu indemne de toute maladie), 
- les conditions d’usage (Stipuler les défauts physiques et comportementaux des animaux), 
- la durée en jour de la saillie, 
- les conditions relatives à la saillie, 
- la répartition des frais (frais de transport, indemnité « accident »), 
- la rétribution (prix de la saillie, prix de la pension, prix de la naissance…), 
- le droit à l’image, 
- les conditions particulières des ânes.

Il faut également rédiger un « Certificat de santé » à remettre à la partie qui accueillera l’âne, cette lettre manuscrite doit mentionner les 2 parties et l’âne concerné, elle permettra à la partie qui accueille l’âne pensionnaire de pouvoir faire appel à un vétérinaire sans la présence du propriétaire. 

[Lettre type : 
« Certificat de Santé
M./Mme. (Nom et prénom du propriétaire de l’âne à accueillir), propriétaire de l’âne (nom complet de l’animal), de race (stipuler la race).
N° de puce : (mentionner le numéro de puce)
Déclare, par cet écrit, autoriser M. et Mlle (Nom et prénom de la personne accueillant), de pouvoir, en mon absence faire appel au vétérinaire de leur choix pour mon âne (nom de l’âne) en cas de besoin et de prendre en charge avec le vétérinaire la décision des soins à préconiser.

Fait le ……..… à ………..….. 
Signature. «
]

Vous devez ensuite fournir une copie (et jamais l’original) de la carte d’identité de votre âne, ainsi que la vôtre à l’accueillant et son carnet de santé à jour.


 

 Quelle mode de saillie utiliser ? 



Il existe 3 types de saillies différentes, chacune à ses avantages et ses inconvénients, mais elles sont le point de départ pour aboutir à un ânon. La méthode utilisée doit être l’aboutissement d’une réflexion sur différents points : le temps qui vous est donné, votre budget, le comportement des deux partenaires (baudet et ânesse), votre expérience…
 


LA MONTE EN LIBERTE :
 


En 1er, nous allons parler de la monte en liberté, la plus répandue dans le monde âsin (51% des saillies reconnues en 2014). Très prisé pour sa facilité, son « autonomie » et son coût faible, c’est la méthode la plus avantageuse pour un éleveur propriétaire de son baudet. Le baudet est simplement lâché parmi son troupeau d’ânesses, il va s’occuper lui-même de détecter les chaleurs de ses compagnes et donc saillir au moment le plus propice. C’est la méthode la plus naturelle et très efficace avec des ânes expérimentés, en effet certain jeune baudet ont du mal à comprendre le « travail » lors de leurs premières saillies. C’est la saillie la moins coûteuse pour l’étalonnier et en général pour le propriétaire de l’ânesse.

Cette méthode à beaucoup d’avantage mais également quelques inconvénients, donc principalement l’hygiène et la sécurité des deux partenaires, malgré la vérification d’absence de
MST pour les deux parts et l’absence de fer, les risques sanitaires sont les plus importants avec ce genre de saillie. Cette méthode peut être également très dure physiquement pour le baudet et les ânesses, les ânesses sont saillies à plusieurs reprises, l’entier peut donc plus facilement se fatiguer. Ce genre de saillie demande plus de temps, l’entier devra donc passer plusieurs jours avec l’ânesse à saillir pour augmenter les chances de l’accouplement et donc ne pourra pas saillir d’autres ânesses extérieures à l’élevage. 
 


L’INSIMINATION ARTIFICIELLE :
 


Il y a ensuite la saillie par Insémination Artificielle, aujourd’hui appelé Insémination Animale (IA), c’est la méthode la plus compliquée et la plus chère, elle demandera l’intervention d’une personne compétente mais à également beaucoup d’avantage. 

C’est une méthode « vaste » qui a l’avantage d’avoir 4 types de conservation, chacune avec des propriétés différentes :
L’IA immédiate : l’entier et l’ânesse devront être sur le même lieu, la semence sera placée dans l’utérus de l’ânesse dans l’heure qui suit la récolte. La semence est conditionnée dans des seringues.
L’IA 12h : la semence est réfrigérée et pourra être utilisé dans la journée qui suit sa récolte (chez un voisin par exemple). La semence est conditionnée dans des seringues ou des tubes.
L’IA 24h : réfrigérer elle aussi mais utilisable jusqu’au lendemain de la récolte (elle peut donc voyager dans le territoire). La semence est conditionnée dans des seringues ou des tubes.
L’IA congelée : comme son nom l’indique, la semence est congelée après la récolte et donc peut être utilisé des années plus tard. La semence est conditionnée sous forme de paillettes ou pailles.

 


Les avantages de l’IA :

En 1er lieu, grâce à l’IA réfrigérer ou congeler, le baudet ou l’ânesse à saillir ne sont pas obligés de se déplacer, la semence fait elle-même le voyage ce qui permet d’éviter de véhiculer des maladies d’un lieu à l’autre et surtout permet un plus grand choix de baudet (la distance n’étant plus un problème). 

L’IA réfrigérer ou congeler est également très avantageuse pour l’étalonnier du fait qu’un seul individu peut saillie plusieurs femelles en même temps (en moyenne un éjacula peut inséminer une vingtaine d’ânesses). 

Cette méthode évite également tout contact entre l’entier et l’ânesse et donc évite par conséquent les maladies contagieuses (MST et autres) et les blessures (cout de postérieur, morsure, perforation de l’utérus…).

 

Les inconvénients de l’IA :

L’IA à beaucoup d’avantage mais également des inconvénients, il faut savoir que si un baudet est très fertile au moment de la récolte de semence, cette fertilité peut diminuer progressivement avec le temps et donc le coût de fabrication de la dose d’IA augmente. Pour produire une paillette fertile (dose de semence congelée) il faudra donc plus de semence.

Aujourd’hui l’IA n’est que très peu utilisé pour les ânes, sa demande beaucoup plus importante que pour les autres types de monte en matériel et personnel qualifier lui inflige un coût souvent très élevé. C’est une méthode de saillie qui touche davantage les chevaux de grande valeur financière.

La mise en place :

Nous n’allons pas trop nous retarder sur la mise en place de l’IA, car dans tous les cas il vous faudra un professionnel habilité pour procéder à la récolte et à l’insémination. 

Mais dans les grandes lignes, une fois la récolte prélevée en « trompant » le baudet grâce à un faux utérus, la semence est filtré en laboratoire pour supprimer les « impuretés » non souhaité, vérifier la fertilité des spermatozoïdes et diluer la semence. Une fois sortie des laboratoires et conditionnée, la semence est déposé dans l’utérus de l’ânesse. 

 


LA MONTE EN MAIN :
 


Et pour finir nous allons parler de la monte en main, c’est l’intermédiaire des deux techniques précédente. Plus utilisée que l’insémination, elle ne dépasse pas toutefois la monte en liberté très prisée pour les ânes. C’est une méthode qui va demander beaucoup de temps de préparation et de saillie, mais plus avantageuse au niveau de son prix et du côté sanitaire. 

Cette méthode demande une grande connaissance de son baudet à l’étalonnier et un réel sang froid, car elle est effectuée tenu en longe. 

La monte en main va demander un lieu et du matériel spécifique pour une sécurité optimale, on parle de « barre » et d’entrave pour l’ânesse, la barre est un passage étroit (dans le même principe qu’un bas flanc de van) permettant à l’entier souffleur de vérifier si l’ânesse est bien en chaleur sans risque de cout de pied en cas de refus (non-chaleur), les entraves seront placées sur l’ânesse pour éviter les blessures dues aux postérieurs au moment de la saillie. On peut également protéger le garrot de l’ânesse grâce à une « protection d’encolure » pour éviter les morsures. L’ânesse devra être déferrée des postérieurs et le baudet des antérieurs (si fer, il y a !). 

La mise en place :

L’ânesse est en 1er lieu placé dans une barre où elle sera « soufflet » (détection des chaleurs) par un entier autre que le reproducteur. Si les chaleurs sont présentes, l’ânesse sera préparée en ce lieu :
Pose d’une bande de queue (qui pourra être attaché sur le côté)
Lavage au savon antiseptique, rinçage et essuyage des parties génitales.
Elle sera ensuite apportée dans le lieu de monte où elle sera entravée et protégé au niveau du garrot.

Pendant ce temps le baudet reproducteur est également préparé, sa verge est nettoyée à l’eau claire et sera ensuite amené à l’ânesse en bride (de préférence).
Dû à une libido changeante pour les baudets, les saillies en main peuvent durer beaucoup de temps chez les ânes, au départ très intéressé par sa partenaire, il sent sa vulve, braie, pratique le flehmen (retroussement de la lèvre supérieure), début de chevauchement sans érection… viens un moment de désintéressement complet de l’ânesse, le baudet donne l’impression de « non-désir » pour l’ânesse pendant plusieurs minutes. Puis, sa libido « reprend le dessus » et le baudet se met en érection et saillie l’ânesse. 

Toutes ses étapes peuvent être faites « rapidement » comme prendre plus de 30 minutes.

 

 

 Quelle saillie pour produire des mulets ? 
 


Même si parfois les amours de pré peuvent donner des petits mulets ou mules, il est reste quand même rare. Un âne qui produit habituellement des ânons ne sera habituellement que très peu (voire pas du tout) intéressé par une jument. 

Étant donné que ce croisement est « contre nature » il va souvent falloir aider monsieur. La monte en liberté est donc à éliminé d’entrée, on va donc plutôt utiliser la monte en main ou mieux l’Insémination Artificielle pour mettre toutes ses chances de son côté. 


 

Le suivi 



Bien souvent le suivi post-sailli se fait souvent avec l’absence de nouvelle chaleur et l’apparition (ou non) plusieurs mois après la saillie, de rondeur au niveau du ventre de l’ânesse, mais il est possible de vérifier si l’ovule a bien été fécondé, par échographie ou par passage à la barre avec l’aide d’une personne spécialisée (inséminateur ou vétérinaire) ou d’un mâle souffleur.
Par échographie, la personne spécialisée va tout simplement observer la présence (ou non) d’un embryon et également l’absence de « corps jaune » qui stop le retour des chaleurs en cas d’échec.
Pour ce qui est du passage à la barre, l’entier souffleur va « souffler » l’ânesse, suivant son comportement l’étalonnier pourra déduire si l’ânesse a été fécondé ou non. 

Le fœtus, lui pourra également être surveillé par échographie avec un vétérinaire pour s’assurer de sa bonne santé et de l’absence d’avortement prématuré.

 

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PS : Cet article a été construit après « recherche personnelle », « cour scolaire », tout cela sur le sujet étudié et après discussion avec des professionnels.
Vous êtes dans le droit de contredire certaines faits, mais toutes critiques doivent être constructives autant pour nous (l’équipe de L'âne, bien plus qu'une passion ღ) que pour nos lecteurs. Elles doivent donc être écrites lisiblement, sans agressivité, et être argumentées et justifiées dans un esprit d’échange et de partage.
Nous sommes également très intéressés par vos remarques, expériences et avis.
L'article peut être amélioré et modifié dans le temps.
Fait par mes soins merci de ne pas le copier
#Vanille

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